L’OBServatoire des comportements 

Le travail a été continuellement déconstruit et reconstruit à travers les siècles : sa durée, sa productivité, sa rémunération ou sa localisation ont été sans cesse réformées, transformant en conséquence les métiers et les compétences des hommes et des femmes. La mondialisation des échanges et le développement des technologies numériques ont définitivement bouleversé le temps et l’espace. Les possibilités et conditions du travail, aujourd’hui, ont de nombreuses facettes, du salarié au créateur indépendant. Ces évolutions imposent aux organisations de reconsidérer leurs fonctionnements internes et externes. Alors que dans les pays traditionnellement développés, les niveaux d’éducation sont plus élevés que jamais et que les compétences techniques sont depuis longtemps enseignées, les compétences comportementales ne se sont pas nécessairement transformées. Là se trouve un enjeu important pour les entreprises.

L’OBSERVATOIRE DES COMPORTEMENTS répond à 3 missions :

MISSION UNE : C’est un lieu de mesure et de synthèse : il rassemble et analyse les informations et les données relatives aux comportements des Etudiants de l’Enseignement supérieur en France. En agissant dans le temps (sur plusieurs années), il mesure l’évolution des comportements des étudiants, et ainsi, dans une certaine mesure, l’impact des enseignements.

MISSION DEUX : C’est un lieu d’innovation et d’expertise : il conduit un programme de veille qui contribue à la mise au point régulière des outils adaptés aux nouveaux besoins pédagogiques des étudiants.

MISSION TROIS : C’est un lieu d’accès à l’information : il communique les caractéristiques d’évolution comportementale, collective ou personnalisée, à l’ensemble des acteurs, étudiants, professeurs et administratifs, concernés par la vie de l’étudiant, en interne des Ecoles ou Organismes de Formation. Il produit des études comparatives des fonctionnements des étudiants en fonction de leurs cursus et projets professionnels (Ces informations sont rendues anonymes pour les publications publiques, les
résultats intra-structures restant totalement confidentiels).

L’évolution de l’OBServatoire des Comportements :

Depuis plusieurs années, les dirigeants de GALATEE Conseil, en partenariat avec la Direction de Montpellier Business School, ont mis en œuvre un Projet BEHAVIOUR FOCUS, constitué d’actions s’intéressant aux « soft skills » : Mesures des caractéristiques + Cours d’accompagnements. Pour poursuivre, un Obeservatoire MBS des comportements a vu le jour.

Fort de cette expérience, et dans une logique de vision globale, GALATEE Conseil a choisi de regrouper les résultats des différents établissements « partenaires » pour constituer une banque de données générale : l’OBServatoire des Comportements des étudiants de l’Enseignement Supérieur (Universités, Ecoles privées, Associations…)

Les résultats de l’année 2015/2016

Les résultats à notre test comportemental couplé au questionnaire d’intérêts professionnels de Holland « RIASEC » donne cette vision globale, TOUTES STRUCTURES EDUCATIVES confondues.

Parmi les scores du test les plus élevés se trouvent les critères réflexion, objectivité et contrôle de l’impulsivité, plus importants que ceux de l’activité voire de la relation. Les étudiants 2015 sont des réfléchis, plutôt prudents et évaluant l’environnement avant toute action nouvelle. Ces résultats sont confortés par les intérêts énoncés par 30% d’entre eux à propos des activités dites rationnelles ; Ils disent privilégier les activités rentrant dans les types Investigateur : aime comprendre et Conventionnel : aime organiser. Si on utilise l’illustration du Dr Paul Ware, on peut dire que la façon de rentrer en relation avec ses étudiants, ce que l’on appelle leur « Porte d’entrée », est la TETE, la PENSEE.

La 2éme Porte d’entrée de Ware étant le CORPS, l’ACTION, voyons les résultats : en moyenne, ces étudiants 2015 sont-ils actifs ?

Le score du critère Activité est plutôt faible, ce qui pourrait n’être pas surprenant pour des personnes qui privilégient la réflexion avant le faire.
Pourtant, l’esprit d’entreprise et la créativité sont très largement en hausse par rapport aux promotions des années précédentes. De la même façon, 23% des étudiants vont vers les caractéristiques du type Entreprenant : aime impulser.
Peut-on en conclure que nous avons là des prochains travailleurs indépendants ou créateurs d’entreprise ? En partie, oui ! D’autant, que les attirances vers le type Artistique : aime innover, est plébiscité par 9% d’entre eux.
C’est le score du type Réaliste : aime réaliser, couplé au 4,86 de l’activité qui nous laisse un peu perplexe. Jugez-en : de la réflexion et de la prudence couplé à des envies de faire mais pas nécessairement à du travail de fond pour mettre en œuvre…
Notre optimisme explique cela par le fait que les étudiants testés, toutes promotions d’études et tous
cursus, se sentent encore loin de leur insertion professionnelle.

Qu’en est-il de la 3éme Porte d’entrée : le COEUR, le RESSENTI?

Les étudiants montrent, dans le critère Relation, des scores au-dessus de la médiane qui est à 5,5 c’est-à- dire que nombreux sont ceux qui sont avenants et agréables, d’autant que doublé avec les critères de réflexion et de contrôle de l’impulsivité forts, on peut en déduire qu’une partie des étudiants sont studieux et investis, individuellement et en collectif.

Si la Tolérance reste stable depuis plusieurs années, validant une réelle acceptation des autres, la moyenne de Sociabilité, bien qu’importante, est en forte baisse par rapport aux étudiants des années antérieures : couplé à un score d’anticonformisme très fort, on peut déduire une tendance à l’autonomie relationnelle et à l’indépendance de fonctionnement plus qu’à un besoin
d’appartenance groupale à tout prix.

Pour certains des étudiants, cette tendance est augmentée par les scores des critères ci-dessous : Une authenticité et une diplomatie moyennes, associées à une confiance de surface et un optimisme forts (+ une sensibilité relative) peuvent générer un système de « toute puissance » : les personnes qui présentent ces caractéristiques montrent une certaine assisse apparente qui peut donner à certains, autosatisfaction voire, plus rarement, insolence.

Résumé : le profil moyen des Etudiants 2015-2016 :

  • Confiance de surface et optimisme, confortés par la réflexion et la prudence,
  • Autonomie voire indépendance de fonctionnement (qui est une façon de se préserver d’un émotionnel qui pourrait être trop envahissant)
  • Sociabilité mais Diplomatie en dessous de la moyenne,
  • Envies d’entreprendre et d’innover plus importantes que travail laborieux et tenace.

Conséquences :

Ces étudiants souhaitent être considérés comme des adultes responsables, capables –à raison ou à tort pour certains- de gérer leur travail et leurs apprentissages.
Les systèmes traditionnels –descendants- de transmission des informations et des savoirs risquent
d’être mal acceptés pour certains, persuadés de leurs capacités à l’autonomie. Ces dispositions ne sont pas nouvelles : elles se sont déjà mises en œuvre depuis plusieurs années.

Pour le travail :
Réflexion et intérêt pour la compréhension + créativité en hausse : « Ils réfléchissent, travaillent, ont plus d’idées » ; Que demander de plus ?
Par contre, l’objectivité moyenne est en baisse : pour certains étudiants, « Ils se font une idée des choses, croient avoir raison mais peuvent être trompés par leur subjectivité».

Pour la relation :
Optimiste et tolérance peuvent donner une ambiance agréable dans les classes. Mais sociabilité et authenticité sont plus basses qu’auparavant : certains étudiants, avec fort de besoin d’autonomie « peuvent être moins aimables et se montrer rebelles ».